PJ Harvey : White Chalk (2007)

Publié le par Sili

Il y a des artistes qui ont sans cesse besoin de se renouveler d’une quelque manière que ce soit. Certains changent radicalement de style de musique au bout d’un certain temps, d’autres encore changent d’univers ou de personnage d’un album à l’autre.
PJ Harvey fait partie de ces artistes.



Si la brunette ne change pas complètement de style à chaque enregistrement, il y a des fois où elle se décide à foutre un grand coup de pied dans les couilles de tout le monde, de façon plus ou moins douce selon son revirement d’état d’esprit, mais ayant toujours le même effet : celui de dire "je fais ce que je veux et je vous emmerde !"

Depuis 1992 et son premier album Dry, Polly Jean Harvey nous avait habitués à des compositions rock, entre timidité et provocation, à la fois puissantes, mélodiques et intimes. Résumer sa carrière à ces trois adjectifs pourrait sembler grotesque, voire insultant pour la dame. Récréant un nouveau personnage et un nouvel univers à chaque album, il est en effet difficile de qualifier la musique de PJ Harvey.
Peu importe, elle fait du rock.

Plus de 15 ans de carrière musicale, 7 véritables albums au compteur, de nombreuses collaborations avec de grands noms tels que Thom Yorke, Josh Homme, Marianne Faithfull, Nick Cave, Tricky… 15 ans de rock PJ Harvey évolutif qui marquèrent les esprits.


Et puis arrive White Chalk.


Une claque !
Monstrueuse !
Assommante !
Un truc incroyable !!!
Hors du commun !!!



Bon je sais c’est confus… il faut que je vous explique. Après un Stories From The City, Stories From The City assez calme en 2000, Uh Huh Her en 2004 annonçait un éventuel retour aux sources pour le prochain album car plus énergique que son prédecesseur. Lorsqu’en octobre dernier j’introduisis White Chalk dans ma platine, je m’attendais donc à ce que ça fuse en tous sens...


Inutile alors de vous dire que l’intro de The Devil eut un effet des plus déconcertants sur ma personne. Piano et chœurs évoquant une époque révolue… et puis PJ commence à chanter. Un timbre encore jamais entendue chez elle, ça va dans les aiguës plus qu’elle n’a jamais tenté ! Et elle chante, de toute sa mélancolie sur ce rythme faussement enfantin que martèle le clavier… et c’est beau ! Est-ce que ça va être comme ça tout le temps ? Honnêtement, je croyais à une simple chanson d’intro, le genre calme avant la tempête.

Ce n’est pas une tempête qui arrive avec Dear Darkness mais une autre grosse claque ! Car ce titre reprend tout simplement les mêmes éléments que le morceau précédent : piano, batterie, voix aiguë, et c’est tout ! Au moins, j’étais fixé : je savais maintenant que ça serait comme ça durant tout l’album.
Cette première claque passée, je m’apercevais que les deux titres que je venais d’écouter étaient loin d’être mauvais, bien au contraire. Ce n’était pas ce à quoi je m’attendais, mais j’aime bien les surprises ! Donc autant profiter, vu la taille du cadeau !

L’album reste globalement dans le même esprit, sans être linéaire pour autant. Chaque morceau est bien différentiable des autres et l’on trouve des perles qui méritent que figurer dans le Panthéon Musical : outre le surprenant The Devil d’ouverture, Grow Grow Grow donne l’impression d’avoir été composé par Danny Elfman, le génial compositeur de la plupart des musiques de Tim Burton. La mélodie s’envole littéralement et nous donne envie de planer avec !
Le titre White Chalk mérite bien d’avoir donner son nom à ce recueil de notes intimes tandis que The Mountain, morceau de clôture, est un monument lyrique à part entière !



Au final…
… lorsque cette dernière chanson s’achève, on a l’impression d’émerger d’un rêve un peu triste dont on essaye de récupérer les morceaux avant qu’ils ne s’échappent. Mais il n’y pas de quoi être triste ! PJ Harvey s’est fait plaisir et a réussi le pari de nous surprendre et de nous combler en même temps !
Si on ne peut pas dire que cet album est le meilleur de la dame, il a au moins le mérite d’être sincère !

Merci Polly !


Grow Grow Grow en live à Esprits Libres







Publié dans Musique

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D
ce qui choque en premier c'est la voix de PJ, "mais elle chante dans les aigues maintenant o_O"... un peu destabilisant au depart tout de meme<br /> ceci dit hormis la voix, elle creuse un peu plus ce qu'elle avait tente de faire par petite touche sur son precedent album.<br /> Bref excellent (comme d'hab?)
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K
olala la claque ! je n'avais jamais suivi la carrière de pj, connaissant seulement qques singles. je ne sais pas par quel miracle j'ai écouté ce disque il y a 2-3 mois de ça. ç'est magnifique. comme tu dis, on a l'impression de rentrer dans un rêve. et l'encha^nement "when under ether" "white chalk", que dire ...
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S
Comment ça, tu doutes bien? Tu doutes surtout de mes qualités de tombeur, oui... ;-)<br /> <br /> SysT
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S
<br /> XPDR ! Excellent ! :-D<br /> Je doute surtout qu'une femme approchant la quarantaine, naviguant entre les USA et l'Angleterre ait des chances de croiser un petit Suisse d'environ 25 ans dans la rue...<br /> <br /> Après, la célébrité, c'est pas le plus important... ^^<br /> <br /> <br />
S
J'adore ton "foutredieu" dans les émotions immédiates compactées plus haut... :-)<br /> <br /> J'avoue être passé dessus un peu vite (sur l'album, hein, pas sur Polly Jean)... I'm gonna make another try!<br /> <br /> SysT
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S
<br /> MDR ! ^^ Je me doute bien que tu ne lui es pas passée dessus !<br /> Après c'est vrai qu'on y rentre quand même difficilement dans cet album... just try again ! ;-)<br /> <br /> <br />